jeudi 12 avril 2018

Je n'oublierai jamais

Je m'étais promis que je retournerais au Japon pour accomplir une oeuvre, réaliser un projet intéressant, qui me permettrait d'éluder les déjeuners d'honneur, comme les invitations aux week-ends ou les distractions innombrables que des personnes bien intentionnées offrent à leurs amis.
 

ps : traduit par Lola Tranec.

Ce projet qui permet à Pearl Buck après 25 ans d'absence de retourner au Japon c'est l'adaptation de son roman, La grosse vague, pour un projet cinématographique.
Ce récit autobiographique entremêle le film, sa préparation, les repérages, le tournage, et le deuil : l'écrivaine perd son mari, et fait l'expérience de la  mort, de la solitude qui sera désormais la sienne.
C'est de façon purement utilitariste que j'ai lu ce livre parce qu'il traite du Japon. Peut-être n'étais-je pas prêt à lire ce récit qui m'a peu intéressé : les pages où elle évoque son mari, leurs souvenirs, je ne les ai pas partagé, cela m'a semble un peu froid, un peu convenu aussi dans sa description. Faut-il tout partager, publier, parce qu'on est écrivain -très connu en l’occurrence ? 
A lire ce livre "ma" réponse est non. Cela pouvait rester dans un journal intime.

Côté cinéma, le film n'est apparemment pas reste dans l'histoire du cinéma...
J'ai un peu souffert pour le réalisateur, Tad Danielewski, parce qu'il m'a semblé qu'avoir toujours derrière soi -sans que Pearl Buck n'intervienne dans son travail- l'adaptatrice ne devait pas être facile.
De plus comme elle ne cite jamais son nom dans le récit - étrangement ? - on ne peut que se demander si leurs rapports étaient cordiaux.
Enfin une remarque, justement sur la quasi absence de nom ou de prénom dans le livre.
Hormis un comédien, le compositeur de la musique, et l'auteur des effets spéciaux (pour reconstituier un raz de marée) Pearl Buck ne cite personne. 
Cela m'a semblé très désobligeant, voire hautain, surtout que c'était un prochain public et que l'on sait qui fait quoi.
Même son époux : c'est "lui" ou "il".
Fausse pudeur car on sait bien de qui elle parle : c'est pour moi incompréhensible de ne pas nommer celui qu'on aime !

 Côté Japon, on voyage de l'île d'Oshima, et surtout sur Kyushu où se tourne principalement le film. Quelques remarques sur certaines évolutions de la société japonaise - elle développera plus dans son livre, Le peuple du Japon -, et une rencontre dans un restaurant avec plusieurs personnalités, dont Kawabata. 

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