samedi 10 décembre 2022

Tant que le café est encore chaud

 La conscience de Mme Kôtake s'était complètement changée en vapeur, et elle se laissa porter du passé vers le présent.


 ps : traduit par Miyako Slocombe

 

jeudi 8 décembre 2022

La belle suicidée d'Aoyama

Pendant que Kanda lui passe les menottes, Yoshida tourne les yeux vers la porte vitrée que lèchent les flammes des gyrophares alors que la nuit tombe doucement sur la mégapole.



samedi 26 novembre 2022

Maraude(s)

Maraude(s) est la quatrième parution dans la collection dite Eutopia des éditions La Volte, néologisme voulant dire « bon lieu » ou « lieu du bon/du bien ». Dans ce court texte, ce bon lieu se situe à Belleville, soit à Paris, dans le XX° arrondissement, et précisément, dans la Commune de Belleville, avec un grand C, puisqu'on est bel et bien dans les pas historiques, dans un hommage, dans une inspiration, de la Commune de Paris, soit, un projet politique où l'organisation – prise au sens large - ne se fait pas par la représentation, mais par la démocratie directe.



Maraude(s) est une promenade, une dérive urbaine où découvrir comment résister à ce monde infernal, étatisé, administré.
Courir les rues, les arpenter, pour retrouver des ami-es, visiter des lieux, échapper aux flics ou aux adversaires de la Commune, tromper la surveillance généralisée (« peste de l'image » p.15), voire la supprimer, prendre la mesure des alternatives qui se créent, ou dénoncer la Mesure, une autre mesure, celle de l'obsession chiffrée, une « horreur » (p. 9).
Nous avançons, on glisse, on se faufile, nous marchons, nous prenons, nous passons, nous remontons, on redescend, on trace, on passe, on traverse, nous débouchons… les verbes utilisés dans le texte disent la quête, le mouvement, car au-delà des menaces et de la peur (« Nous avons toujours peur que quelque part l'Empire se reforme, qu'un état survive finalement, qu'une multinationale s'invente une dystopie efficace, qu'une révolution trahie tourne en dictature, que la mer finisse par nous engloutir, que le soleil ne se lève pas… » p.43), les auteurs - « on fait partie de la Team Foi » (p. 9) – croient à ce changement  : « de cette cité nouvelle, régénérée, recomposée. Nous avons vu l'intime de son fonctionnement, de la possibilité de son existence – au coeur du péril. Nous y croyons » (p. 55).

Et cette foi, elle fait plaisir : vous lisez un petit passage et vous croisez, Jusepe, Tessa, Zoé, Pierre, Laura. Vous les croisez, qui sur une barricade, qui dans un parc, qui dans un atelier située dans la rue Piat, ou sur la place des fêtes, vers la rue des Pyrénées, et vous êtes en route vers ce « bon lieu ».

Maraude(s) n'est pas tout à fait une fiction. Mais, quelques personnages sont plus marquants, comme la voyante, ou Heli, une vieille camarade, porteuse d'une mémoire révolutionnaire, référente et inspiratrice.
Sur un mode documentaire, qui n'exclut pas les envolées stylistiques et poétiques, on part pour un parcours urbain au fil des rues de Belleville dans une Commune Imaginaire.
On y voit la cohabitation de différentes communautés qui chacune « crée un monde, une langue, des traditions, des habitudes, des styles, sa forme de vie » (p. 37), communautés qui s'aident, commercent etc.
D'où l'importance des lieux qui incarnent ce nouveau monde : « ...nous voilà devant le Sans-Emploi, cantine et jardin solidaires aménagés dans l'ancienne antenne du Pôle » (p. 15) ; « on redescend par la rue du docteur Potain, on passe devant le DOC – espace squatté pour cleaner les fringues, lire des livres qui sentent l'assouplissant, faire de la boxe thaï ou s'organiser pour une grève » (p. 21) ; le gymnase des Pyrénées où « les camarades viennent pour pour le sauna, les AG, jouer aux échecs ou s'engueuler » (p.30) ; des ateliers d'éducation populaire, le port des marchandises (p. 34) qui permet les échanges, des fermes tenues par des Antifa etc. Soit des lieux de convivialité, de rencontres, de cultures et simplement de production : « si on veut pouvoir tenir un territoire autonome assiégé, en pleine ville, alors on doit rester aussi indépendant que possible. Ici, c'est une usine où l'on produit tout » (p. 39).

Mais les auteurs ne cachent pas les doutes et les périls qui menacent : pas d'idéalisme, ni de béatitude, les querelles internes, la violence (on s'entraîne au combat dans les parcs), la fragilité car les moyens sont limités, sont abordées : « nous avons besoin d'un but, pas simplement de résister… Nous devons améliorer la logistique. le marché noir ne nous permet pas tout » (p.41).
Car comme ils le disent avec humour, il ne suffit pas de se promener ! Comment articuler toutes ces inventions sociales ? Comment déjà trouver un moyen « de se parler, sans dire (p. 56) »  ?
On le sent, si le texte est court, au détour de nombreuses phrases, avec une langue inventive, les auteurs disent l'écho des interrogations, des doutes, des espoirs, qui agitent aujourd'hui toute personne ayant l'amour de la liberté.

L'essentiel n'est-il pas de les rendre jaloux, ces ennemis de la Commune ? Leur démontrer que d'autres modes de vie existent. Cette Commune n'est pas un lieu d'idéologie, chacun-e y invente selon ses envies, et c'est bien pour cela qu'elle n'est pas un modèle à copier : chaque alternative est et sera différente, adaptée à son territoire. La multiplicité face à l'uniformité.
Heli, libérée, enlevée de son hôpital mortifère, c'est déjà une fête. Et puis, il y a la fête qui s'improvise dans le chapitre final du livre, où tout s'arrête, parce que la vie déborde !

ps : terminons en soulignant, la présence récurrente des arbres dans le récit, phares bienveillants, végétaux réconfortants, au milieu des machines de surveillance de la smart city !

vendredi 25 novembre 2022

Albums jeunesse

 


éd. L'école des loisirs

ps : traduit par Corinne Atlan

 


éd. L'école des loisirs

ps : adapté du japonais par Florence Seyvos

 

 
éd. Gallimard Jeunesse

dimanche 6 novembre 2022

Albums Jeunesse





traduit par Nadia Porcar


adapté par Florence Seyvos



 traduit par Corinne Atlan

dimanche 16 octobre 2022

mercredi 12 octobre 2022

L'été de la sorcière

 Mais alors, c'était quoi, ce que la grand-mère de Grand-mère avait vécu ?

 


ps : traduit par Déborah Pierret-Watanabe

jeudi 6 octobre 2022

mercredi 5 octobre 2022

Petites boîtes

 - Cette vitrine du musée local qui a servi de substitut de cercueil va maintenant devenir une boîte où grandira un enfant mort.


ps : traduit par Sophie Rèfle


samedi 24 septembre 2022

Je mange bien, ne t'en fais pas

 - Mange de la vraie nourriture !, s'est-il écrié derrière moi.



ps : traduit par Déborah Pierret-Watanabe.

Citation extraite du premier texte du recueil, Le jardin de Dieu, de Mitsuyo Kakuta.

vendredi 2 septembre 2022

La femme à la jupe violette

Lorsqu'on me demande ce qu'elle portait, je me retiens de justesse de répondre : "Une jupe violette."

 


ps : traduit par Mathilde Tamae-Bouhon

jeudi 1 septembre 2022

lundi 29 août 2022

L'île aux femmes

 Les femmes grimpent en haut des falaises et ne peuvent que regarder dans cette direction en rêvant.



ps : traduit par Janine Gillon et Phan The Hong

vendredi 26 août 2022

Le bal des frelons

 Si les choses n'étaient pas anormales, pensais-je parfois, ma vie ne serait pas normale.