dimanche 29 avril 2018

La fête de la déesse Matsu

Six heures du soir, l'obscurité sans fin et sans limite, semblable à une vague déferlante, avala d'une seule bouchée la ville entière de Taipei.


ps : nouvelles traduites par Camille Loivier.
La citation est extraite du "Pistolet d'enfant".
Beaucoup de ces nouvelles ont trait à l'enfance, et disons à la jeunesse en général.

jeudi 26 avril 2018

Vive la sociale !

Félo haïssait les curés, Maurice haïssait les militaires, Marcel haïssait les policiers, mon oncle haïssait les cons et mon père haïssait les patrons.

 

mardi 24 avril 2018

L'île des rêves

Shôzô n'en revenait pas d'être ému par cet humble estuaire, lui qui, encore récemment, était convaincu que c'était dans les forêts de gratte-ciel que se trouvait la beauté.


ps : traduit par Jean-Jacques Tschudin.
C'est malheureusement le seul livre traduit de Hino Keizo (1929-2002).
Monsieur Sakai est employé d'une entreprise de construction. Il est veuf, et se passionne pour les tours, les buildings et les architectures récentes.Un jour, il s'aventure sur les terres-pleins sur les îles artificiels de la baie de Tokyo, et découvre un autre monde, un no man's land de déchets rejetés par la ville. Enfin avec une jeune motarde rencontrée et un jeune garçon, il part pour une île artificielle, quasi une jungle, recouverte d'une forêt.
C'est un roman singulier, déambulation onirique. On est entre rêve et réalité, et pour Sakai, une (re)naissance. Hino propose une vision organique de ces espaces, de ce Tokyo loin des grandes artères bruyantes, commerçantes, mais le Tokyo du devenir puisque la ville s'étend toujours sur ces îles artificielles.
Le roman est paru en 1985. Les espaces décrits dans le livre (je conseille d'offrir google maps pour savoir où on est) sont aujourd'hui des espaces bâtis.
C'est aussi une fable écologique, sorte de mise ne garde contre la déshumanisation (la place importance des mannequins dans le livre en est révélatrice).

Sir Arthur Benton cycle II

 planche extraite du volume 5, Le coup de Prague




ps : autant le premier cycle m'avait beaucoup plu, autant ici je me suis vite lassé : c'est beaucoup trop documentaire à mes yeux.

lundi 23 avril 2018

Les chiens de Riga

Ce fut en traversant un parc dont il ne se rappelait plus le nom qu'il constata tout à coup que Riga était une ville pleine de chiens.


ps : traduit par Anna Gibson.
Mon premier Wallander, et apparemment c'est la deuxième aventure de ce commissaire.
 

Le Japon, l'ère de Hirohito

De 1945 à 1985, il a fallu aux Japonais quarante années de ténacité pour redresser leurs ruines, gommer toute velléité militaire, mener une révolution sociale, s'inventer de nouvelles valeurs, redécouvrir le monde à l'aide de la seule arme dont ils puissent user : le succès économique.


ps : éd. de l'Imprimerie nationale, 1988
500 pages pour raconter à travers données économiques et statistiques, histoire politique et sociale le Japon depuis la défaite de 1945 jusqu'au milieu des années 80.

mercredi 18 avril 2018

Du sang sur la glace

C'est ce à quoi je réfléchissais quand le Danois et moi sortîmes de l'église et pénétrâmes dans cet air d'hiver humide et froid qui, jusqu'à ce que la glace se dépose sur le fjord, a un goût de sel marin.


ps : traduit par Céline Romand-Monnier

Karnak Café

Je devins membre à part entière de la tribu du Karnak et en partageai le quotidien le plus intime.


ps : traduit par France Meyer

mardi 17 avril 2018

La maladie de la mort


Elle dit  : encore deux nuits payées, ça va finir.


 

Le chat, son maître et ses deux maîtresses

Ici il est temps de se pencher sur les raisons qui avaient poussé Shinako à envoyer, au sujet de la chatte, une lettre bienveillante à Fukuko, ou à insister lourdement par l'intermédiaire de Tsukamoto, et pour être franc, il y avait bien là-dessous quelque méchanceté et l'intention de jouer un tour, qui se mêlaient à l'espoir, même faible, de recevoir une visite de Shôzô, appâté par Lily ; mais plutôt que des choses aussi immédiates, c'était dans un futur beaucoup, beaucoup plus lointain - au plus tôt dans six mois, au plus tard dans un an ou deux, qu'elle avait prévu que Shôzô et Fukuko ne pourraient continuer de s'entendre.


 ps : quatre nouvelles composent ce livre ; Le chat, son maître et ses deux maîtresses (la plus longue, et dont extraite la citation. Traduction de Cécile Sakai)) ; Le petit royaume ; Le professeur Radô ; Le professeur Radô revisité.
Ne manque dans cette citation que le personnage de la mère de Shôzo, puisque le chat Lily, le maître Shozô et les deux maîtresses, Shinako, l'ex-femme, et Fukuko, l'actuelle. La mère a aussi, je trouve, son importance.
Trop de circonvolution à mon goût dans cette histoire, et pas assez de perversité...

 

jeudi 12 avril 2018

La joueuse de go

Je crois distinguer entre ses paupières closes une lueur de bonheur.


ps : je n'avais jamais réalisé que le jeu de go était d'origine chinoise. 
Il sert ici de terrain de rencontre entre deux personnages que tout sépare : une adolescente -qui ne le restera plus très longtemps au fil de l'H/histoire racontée - et un officier japonais. Une rencontre quasi muette, l'histoire d'amour restera "pure esprit"... Le damier, et les parties servent à révéler les personnalités, les états d'âme.
La forme choisie est celle de l'alternance des récits, celui de la jeune fille et du soldat au cours de brefs chapitres. J'ai appréciée ces deux personnages (dont la rencontre est habilement différée, presque qu'à la moitié du livre) : cette adolescente, têtue, mais qui n'est pas antipathique, énervante comme certaines héroïnes qu'on peut croiser ; et très juste l’évolution psychologique de ce soldat, pur produit de ce lamentable régime militariste des années 30.

Je n'oublierai jamais

Je m'étais promis que je retournerais au Japon pour accomplir une oeuvre, réaliser un projet intéressant, qui me permettrait d'éluder les déjeuners d'honneur, comme les invitations aux week-ends ou les distractions innombrables que des personnes bien intentionnées offrent à leurs amis.
 

ps : traduit par Lola Tranec.

Ce projet qui permet à Pearl Buck après 25 ans d'absence de retourner au Japon c'est l'adaptation de son roman, La grosse vague, pour un projet cinématographique.
Ce récit autobiographique entremêle le film, sa préparation, les repérages, le tournage, et le deuil : l'écrivaine perd son mari, et fait l'expérience de la  mort, de la solitude qui sera désormais la sienne.
C'est de façon purement utilitariste que j'ai lu ce livre parce qu'il traite du Japon. Peut-être n'étais-je pas prêt à lire ce récit qui m'a peu intéressé : les pages où elle évoque son mari, leurs souvenirs, je ne les ai pas partagé, cela m'a semble un peu froid, un peu convenu aussi dans sa description. Faut-il tout partager, publier, parce qu'on est écrivain -très connu en l’occurrence ? 
A lire ce livre "ma" réponse est non. Cela pouvait rester dans un journal intime.

Côté cinéma, le film n'est apparemment pas reste dans l'histoire du cinéma...
J'ai un peu souffert pour le réalisateur, Tad Danielewski, parce qu'il m'a semblé qu'avoir toujours derrière soi -sans que Pearl Buck n'intervienne dans son travail- l'adaptatrice ne devait pas être facile.
De plus comme elle ne cite jamais son nom dans le récit - étrangement ? - on ne peut que se demander si leurs rapports étaient cordiaux.
Enfin une remarque, justement sur la quasi absence de nom ou de prénom dans le livre.
Hormis un comédien, le compositeur de la musique, et l'auteur des effets spéciaux (pour reconstituier un raz de marée) Pearl Buck ne cite personne. 
Cela m'a semblé très désobligeant, voire hautain, surtout que c'était un prochain public et que l'on sait qui fait quoi.
Même son époux : c'est "lui" ou "il".
Fausse pudeur car on sait bien de qui elle parle : c'est pour moi incompréhensible de ne pas nommer celui qu'on aime !

 Côté Japon, on voyage de l'île d'Oshima, et surtout sur Kyushu où se tourne principalement le film. Quelques remarques sur certaines évolutions de la société japonaise - elle développera plus dans son livre, Le peuple du Japon -, et une rencontre dans un restaurant avec plusieurs personnalités, dont Kawabata.